Lancement de la phase opérationnelle de la ZLECAf, et préparation de la mise en œuvre et des discussions de la phase II, notamment l’investissement
L’Union africaine (UA) a formellement lancé la phase opérationnelle de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) lors d’un sommet de haut-niveau organisé au Niger début juillet 2019, et qui a rassemblé les chefs d’État et de gouvernement de tout le continent.
Entré en vigueur fin mai 2019, l’accord commercial a été ratifié par 27 des 54 pays signataires. Au moment de rédiger ces lignes, le seul membre de l’Union africaine qui n’a pas signé l’accord était l’Érythrée, compte tenu que le Bénin et le Nigeria l’ont signé pendant le sommet de juillet.
D’autres négociations sont prévues au titre de la phase II de l’accord, puisque la phase I portait principalement sur les échanges de biens et services, ainsi que sur le règlement des différends. Les discussions de la phase II devraient se poursuivre tout au long de l’année 2020, et la prochaine étape importante sera l’adoption des mandats des groupes de travail chargés de ces processus.
Issoufou Mahamadou, le Président nigérien a indiqué lors du sommet que « [l]’optimisation des effets positifs [de la ZLECAf ne sera obtenue que si les protocoles déjà signés […] sont accompagnés d’accords, actuellement en cours de négociation, sur les investissements, sur la concurrence et sur la propriété intellectuelle ».
D’ici là, il sera essentiel d’assurer une mise en œuvre sans heurts ; la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed, a d’ailleurs indiqué lors du sommet que les Nations Unies se tenaient prêtes à aider les parties à la ZLECAf à prendre les mesures nécessaires, notamment au niveau national.
« Nous sommes déterminés à travailler avec les institutions africaines pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre intégrale de ladite Zone. Tout d’abord, le Fonds fiduciaire pour l’intégration régionale en Afrique aidera les pays à mobiliser des ressources pour financer l’intégration régionale », a-t-elle indiqué, soulignant la possibilité d’obtenir des financements de sources telles que les banques régionales de développement et l’Initiative Belt and Road.
D’autres représentants, tels que le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a également affirmé que si le lancement opérationnel de l’AfCFTA marquait une étape importante, il restait beaucoup à faire pour garantir une mise en œuvre souple, notamment pour développer les infrastructures nécessaires et obtenir d’autres ratifications du protocole de la ZLECAf sur la libre circulation des personnes sur le continent.