La Grande-Bretagne devient le premier pays européen membre du bloc commercial transpacifique
Le Royaume-Uni devient le premier nouveau membre à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) depuis son entrée en vigueur en décembre 2018, débloquant l’accès à une région dont le PIB total s’élève à 13 600 milliards USD.
Le Royaume-Uni est devenu le premier nouveau membre, et le premier pays d’Europe, à adhérer à l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) depuis son entrée en vigueur en décembre 2018, débloquant l’accès à une région dont le PIB total s’élève à 13 600 milliards USD.
Le PTPGP est un accord de libre-échange signé par 11 pays de la région Asie-Pacifique (l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Viet Nam), représentant 13 % du PIB mondial. L’accord réduit les obstacles aux échanges de bien et de services entre les pays membres, qui se sont engagés à éliminer la quasi-totalité des droits de douanes et taxes d’importations sur leurs produits respectifs. Ils ont également accepté des obligations communes en matière de réglementation alimentaire, de protection de l’environnement, d’économie numérique, d’investissement, de normes du travail et de services financiers, entre autres.
Une fois que le Royaume-Uni sera admis, le bloc représentera plus de 15 % du PIB mondial, d’après le premier ministre britannique Rishi Sunak. « Par nature nous sommes une nation ouverte et favorable au libre-échange, et cet accord démontre les avantages économiques réels de notre liberté post-Brexit », a-t-il déclaré. « Les entreprises britanniques jouiront maintenant d’un accès sans précédent aux marchés mondiaux, de l’Europe au Pacifique Sud ».
Si le gouvernement britannique considère l’accord comme « l’accord commercial le plus important depuis le Brexit », ses propres estimations montrent que l’accord devrait accroître le PIB intérieur de seulement 0,08 % à long terme, soit environ 15 ans. Cela signifie qu’il ne contribuera guère à compenser les pertes des échanges avec l’Europe résultant du Brexit.
L’adhésion de la Grande-Bretagne implique que le pays a satisfait aux exigences élevées du PTPGP en matière d’accès au marché, et qu’il s’alignera sur les normes sanitaires et phytosanitaires du bloc, ainsi que sur des dispositions telles que celles du règlement des différends investisseur-État. La résolution d’un litige entre le Royaume-Uni et le Canada en lien avec l’accès au marché agricole le mois dernier a facilité l’adhésion du pays.
Le PTPGP remplacera-t-il l’OMC ?
La Chine a également déposé une demande d’adhésion au PTPGP, mais les progrès sont lents. Taiwan souhaite aussi rejoindre le bloc.
Les experts commerciaux, notamment l’ancien ministre néozélandais du Commerce Tim Groser, affirment que l’expansion du PTPGP à l’échelon international plutôt que régional pourrait supplanter l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a indiqué au South China Morning Post que le PTPGP représentait le concept du « bol de spaghetti », selon lequel les pays concluent des accords commerciaux directement les uns avec les autres, contournant l’OMC.
L’adhésion de la Grande-Bretagne à l’accord transforme le PTPGP « d’un système régional en un système mondial alternatif » a-t-il indiqué.
« Les spaghetti se retrouvent tous dans ce large accord multilatéral ou multilatéral/plurilatéral […] et nous comptons maintenant avec l’intérêt de la Chine, la deuxième économie mondiale, en plus du territoire douanier de Taïwan », a indiqué M. Groser. « Si l’OMC continue de tourner en rond, ne produisant quasiment rien, ce qui est le cas depuis 25 ans, et que cet accord perd son caractère régional spécifique à l’Asie-Pacifique et commence à acquérir d’autres membres, je pense qu’il y a toutes les raisons de croire qu’il pourrait devenir un système alternatif de règles multilatérales ».
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