L’UE envisage des discussions avec les pays d’Afrique pour stimuler l’approvisionnement en matières premières critiques
L’Union européenne mène des discussions avec les nations africaines, à commencer par la République démocratique du Congo, dans le but de garantir un approvisionnement sûr en matières premières critiques et de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine dans le cadre de la transition vers un économie numérique plus verte.
L’Union européenne mène des négociations avec la République démocratique du Congo, l’un des principaux producteurs mondiaux de cuivre et de cobalt, afin de diversifier et de renforcer son accès aux matières premières critiques. L’UE envisage également d’entamer des discussions avec d’autres pays d’Afrique.
La transition vers une économie verte et numérique a accru la dépendance à l’égard des métaux critiques. Ces derniers sont des composants essentiels d’articles tels que les ordinateurs, les smartphones, les composants électroniques, les cellules solaires, les batteries et les moteurs électriques. L’extraction mondiale de ces matériaux est limitée à quelques pays, parmi lesquels la Chine occupe une position dominante. L’extraction à grande échelle a également lieu dans des pays tels que l’Afrique du Sud, le Brésil, les États-Unis et la Russie.
La législation de l’UE sur les matières premières critiques fixe des objectifs ambitieux pour développer des sources alternatives dans le cadre des efforts déployés par l’Union pour réduire sa dépendance à l’égard de la Chine. Bien que la loi ne soit pas encore entrée en vigueur, l’UE a fixé ses objectifs à l’horizon 2030 en ce qui concerne les minéraux nécessaires à sa transition écologique : 10 % des besoins annuels en minéraux extraits, 15 % recyclés et 40 % transformés en Europe. En outre, l’UE cherche à éviter de dépendre d’un seul pays tiers pour plus de 65 % de toute matière première critique.
Jusqu’à présent, l’UE a signé des partenariats avec le Canada, le Kazakhstan, la Namibie et l’Ukraine, et des accords avec l’Argentine et le Chili sont imminents. Ces partenariats dans le domaine des matériaux critiques offrent des possibilités d’investissement, de collaboration en matière de recherche et d’innovation, de développement d’infrastructures et de développement de compétences.
L’on s’attend à une forte augmentation de la demande pour 34 matières premières, dont le cuivre, le nickel et les minéraux des terres rares. La Commission européenne a estimé que l’Union européenne aura besoin de 18 fois plus de lithium en 2030 qu’en 2020 et de cinq fois plus de cobalt.
Elisabetta Sartorel, responsable des politiques de l’UE sur les matières premières critiques, a déclaré lors de l’assemblée générale annuelle de la Chambre des mines du Zimbabwe qu’une délégation de l’Union européenne se rendrait en République démocratique du Congo pour des discussions en juin, selon Reuters. Mme Sartorel s’est exprimée lors d’un exposé virtuel : « Dans un avenir proche, nous prévoyons de lancer des négociations avec d’autres pays de la région des Grands Lacs, en particulier l’Ouganda, le Rwanda, la Zambie et peut-être aussi la Tanzanie ». Une fois qu’un accord sur les matériaux critiques est signé, a-t-elle ajouté, une feuille de route commune d’actions concrètes à mettre en œuvre par l’UE et le pays partenaire est élaborée.
Une équipe de chercheurs de l’université technologique de Chalmers, en Suède, a récemment averti que l’UE était confrontée à un déficit imminent de l’approvisionnement en certaines matières premières critiques et stratégiques, telles que le dysprosium, le néodyme, le manganèse et le niobium. Les tendances à l’électrification et à la numérisation entraînent un besoin croissant de métaux critiques dans le parc automobile de l’UE.
Si l’UE reconnaît qu’il lui reste beaucoup de chemin à parcourir pour rattraper la Chine, son plan sur les matières premières critiques souligne que 63 % du cobalt mondial, utilisé dans les batteries des véhicules électriques, est extrait en République démocratique du Congo, et que 60 % de ce cobalt est raffiné en Chine.
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